Au cours des deux dernières décennies, le développement rapide des technologies numériques et de l’intelligence artificielle a profondément transformé les pratiques de recherche dans les sciences humaines et sociales (SHS) au sens large. Parmi ces transformations, le traitement automatique du langage (TAL) occupe une place centrale. Longtemps réservé aux domaines techniques ou industriels, le TAL s’impose désormais comme un outil incontournable pour l’analyse, l’interprétation et la valorisation des données textuelles produites dans les humanités numériques.
L’abondance de corpus textuels et multimodaux — qu’il s’agisse d’archives historiques, de littérature, de discours politiques, de publications scientifiques, d’images annotées, de documents audiovisuels ou de données issues des réseaux sociaux — pose des défis méthodologiques inédits. Ces corpus, souvent massifs, hétérogènes et multilingues, nécessitent des approches combinant rigueur linguistique, traitement computationnel et réflexions critiques.
Cependant, l’intégration du TAL dans les SHS ne se limite pas à une dimension instrumentale. Elle implique également une réflexion épistémologique : comment les méthodes computationnelles influencent-elles la construction du sens, la représentation du langage et l’interprétation des phénomènes sociaux et culturels ? Cette tension entre automatisation et interprétation humaine constitue l’un des enjeux majeurs de la recherche contemporaine dans le domaine des humanités numériques.
Dans cette perspective, le projet Impact INSIGHT, issu des Initiatives d’Excellences Lorraine (France 2030) s’inscrit dans le défi « Transition de la société » et ambitionne de construire de nouveaux ponts entre sciences humaines et sociales, arts, sciences juridiques et technologies numériques, en s’appuyant notamment sur les outils de l’intelligence artificielle et du traitement automatique des langues.
Dans le cadre du présent appel, le projet Impact INSIGHT lance un appel à projet de thèse, avec un co-financement à hauteur de 50 %, pour une inscription prévue à la rentrée universitaire 2026.