Davy Monticolo est enseignant Chercheur à l’ENSGSI. Il est aussi organisateur et animateur de la formation Workshop » Industry 4.0 in practice « .
Pouvez-vous nous présenter ce challenge ?
Le challenge workshop Industry 4.0 est un défi de 3 jours durant lequel des équipes d’étudiants (doctorants et master) vont proposer des mesures concrètes pour transformer une PME traditionnelle (spécialisée dans la fabrication de vélo en bambou) en une PME 4.0 bénéficiant des technologies, d’une organisation et des compétences nécessaires pour évoluer dans l’industrie du futur. Les équipes sont pluridisciplinaires puisqu’elles sont composées d’étudiants appartenant à différentes écoles doctorales (SIMPPE, IAEM, SIRENA, C2MP) et internationales puisque le challenge est en partenariat avec l’Université de Kaiserslautern en Allemagne. 50% des effectifs sont issus de l’Université de Lorraine et 50% sont issus de la Technisches Universität Kaiserslautern. Le challenge est entièrement en anglais. Le défi se termine par une présentation des projets des étudiants devant un jury composé de 6 industriels (3 allemands, 3 français).
Pourquoi l’avoir créé ?
L’industrie du futur ou industrie 4.0 est un domaine de recherche complexe. La meilleure façon de comprendre les enjeux de l’industrie 4.0 est de travailler sur un cas d’étude détaillé. Nous avons donc choisi de créer un cas d’étude d’une PME traditionnelle inspirée de deux partenaires industriels (une entreprise allemande et une entreprise vosgienne) afin que les étudiants puissent réfléchir aux difficultés et aux enjeux d’une transformation d’une telle entreprise. Nous complétons cette formation par un ensemble de ressources théoriques sur l’industrie 4.0 (cours, vidéos, podcasts) ainsi que des méthodes et outils (outils d’analyse des impacts, outils de modélisation des processus métiers, outils d’aide à la décision, etc.) afin que les étudiants puissent au final développer une proposition concrète et argumentée pour transformer la PME.
Quelles compétences y sont développées par les participants ?
Les compétences acquises par les étudiants sont multiples. Tout d’abord, les participants acquièrent des connaissances sur l’industrie 4.0. Ils sont en mesure d’utiliser un ensemble d’outils d’analyse et de diagnostic d’une organisation. Ils développent également des compétences sur le travail en équipe multidisciplinaire et internationale. Et ils acquièrent des compétences sur la construction d’un projet de transformation d’une PME basé sur des modélisations, des analyses d’impacts sur l’organisation, les métiers et la construction d’une vision stratégique pour l’entreprise.
Qu’apporte le côté multi-site / multi-lingue ?
Cette année, nous avons réalisé l’événement de manière hybride, les étudiants de l’Université de Lorraine étaient tous présents sur le site de l’ENSGSI et les étudiants de la TU Kaiserslautern étaient à distance depuis l’Allemagne. L’ensemble des équipes a réussi à trouver une organisation adaptée (soit en visio en continu ou en se fixant des points d’avancements lors du challenge).
Ils ont réussi à faire face à la problématique des équipes travaillant à distance et à la barrière de la langue (l’anglais). Cette expérience fut très enrichissante de leur point de vue et leur a permis de renforcer leurs compétences pour le travail au sein d’équipes éloignées et distribuées.
Lors de la conception du challenge, nous avions prévu un mode en présentiel qui n’a pas pu être mis en place cette année. L’année prochaine, nous réaliserons le challenge à la TU de Kaiserslautern qui est dotée d’un centre Smart Factory permettant aux participants d’être en immersion pendant 3 jours dans un environnement industrie 4.0. Nous alternerons ensuite, une année sur deux, la réalisation de l’événement entre Nancy et Kaiserslautern.
Quel est le lien avec les entreprises ?
Le lien avec l’entreprise est présenté dans l’étude de cas inspirée de deux entreprises, une PME allemande et une PME vosgienne. De plus, les participants présentent leurs projets de transformation à un jury composé de 6 industriels. A l’issue de ces présentations, chaque équipe échange avec le jury sur leurs projets. Cette année, nous avons constaté que les échanges ont pris une part importante des restitutions.