LES ENTRETIENS FILMÉS EN SITUATION RÉELLE

Isabelle est contrariée. Même si le DRH ne s’est pas aperçu de son retard, elle espère que la secrétaire ne vendra pas la mèche…

        <conseils>
Pour éviter d’arriver en retard :
Avant le jour de l’entretien, efforcez-vous de repérer les lieux sur un plan et évaluez le temps de déplacement en vous ménageant ¼ h de battement.
Le jour de l’entretien, si, par malchance, vous êtes tout de même retardé, n’hésitez pas à téléphoner pour prévenir. On vous pardonnera beaucoup plus facilement si vous avez averti au préalable.
    
Donner une bonne image de soi, même dans la salle d’attente !

Le feuillet froissé qu’Isabelle sort de son sac, c’est son CV, qu’elle n’a pas pris le temps de relire dans le train… Elle donne l’image d’une candidate stressée, énervée… Mais c’est sa faute. Si elle avait préparé correctement son entretien, elle pourrait consacrer cette attente à se décontracter…

        <conseils>
N’oubliez pas que votre comportement dans la salle d’attente peut déjà être observé.
C’est difficile bien sûr de présenter une image sereine. Mais, que diable, vous avez l’habitude des examens. Respirez à fond, affichez un sourire, feuilletez une revue…
De même, pour paraître organisé et sérieux, nous vous suggérons de rassembler, dans un porte-documents tous les papiers nécessaires. Vous paraitrez nettement moins dilettante qu’en fouillant fébrilement, comme Isabelle, dans son sac !

Adopter la bonne attitude au début de l’entretien

Savez-vous que, dans un entretien, l’impact produit sur votre interlocuteur provient pour 15 % de ce que vous dites, pour 35 % de votre voix et pour 50 % de votre attitude ?
Côté attitude, Isabelle ne s’en sort pas trop mal. Elle a raison d’attendre que Monsieur Gérard l’invite à s’asseoir. Le contraire serait tout à fait impoli…Le fait de le regarder franchement dans les yeux est très bien aussi. C’est énervant de converser avec quelqu’un qui regarde le mur ou ses pieds.
En revanche, elle n’aurait pas du choisir un siège face au recruteur, qui la met en situation de confrontation, ni s’installer au bord de son siège. Elle va très vite se sentir mal à l’aise.

        <conseils>
Calez-vous confortablement au fond de votre chaise.
Préférez si possible un siège d’angle qui vous donnera plus d’ouverture et de liberté dans vos mouvements.
Enfin, évitez d’étaler vos affaires sur le bureau de votre interlocuteur. Poser un dossier sur ses genoux donne tout de suite une contenance.

Adopter la bonne attitude pendant l’entretien

Evidemment, comme prévu, Isabelle ne tient pas longtemps en équilibre sur le bord de sa chaise. Elle profite du discours de M. Gérard pour changer de position à plusieurs reprises. Du coup, on a l’impression qu’elle est peu intéressée par ce qu’il dit…

        <conseils>
Si vous changez trop souvent de position, votre interlocuteur peut s’imaginer que vous ne vous sentez pas très concerné. Un conseil : prenez donc des notes. Cela vous permettra d’adopter une fois pour toutes une posture stable, et de vous centrer sur les propos de votre vis-à-vis.
De même, évitez de croiser vos jambes et vos bras en même temps. Vous allez donner l’impression de vous replier sur vous-même, ou pire encore, d’être carrément en opposition avec votre interlocuteur !

Répondre avec pertinence aux questions posées
        
Là, Isabelle est carrément à côté de la plaque…Elle ne répond pas du tout à la question. Elle reste sur sa problématique personnelle au lieu de donner les arguments qu’on attend d’elle, et qui prouveront qu’elle est capable de tenir le poste.

        <conseils>
Ecoutez bien les questions et ne vous précipitez pas pour répondre. Vous pouvez très bien prendre quelques secondes pour réfléchir… Ensuite, parlez simplement, distinctement (le rythme d’Isabelle est un peu précipité), et soyez, autant que possible, concis. Sinon, vous deviendrez très rapidement agaçant !
D’ailleurs, à l’expression de F. Gérard, Isabelle se rend compte de son erreur. C’est pourquoi, elle continue maladroitement sur son intérêt pour les RH, alors qu’on attend d’elle des exemples concrets.
    
Prendre toujours des notes au cours de l’entretien pour penser à poser quelques questions.
    
S’efforcer d’adopter un langage professionnel, de donner des arguments
        
Comme tous les étudiants, Isabelle a tendance à parler spontanément de sa formation. Elle le fait bien d’ailleurs. On sent son intérêt. Les gestes de ses mains soulignent son discours. Son élocution est bien meilleure que tout à l’heure mais…ce n’est pas ce qu’attend Monsieur Gérard. Il voudrait, lui, un discours de  » terrain », avec des expériences concrètes.

        <conseils>
Mettez-vous un instant dans la peau du recruteur.
Son travail est de trouver la bonne personne pour occuper un poste dont la mission a été soigneusement définie. Au bout de la période d’essai, si le candidat retenu ne fait pas l’affaire, il faudra recommencer le recrutement. Et ce sera une perte de temps et d’argent. Un recrutement coûte cher à une entreprise. Il est de la responsabilité du DRH de ne pas se tromper. Par conséquent, le candidat a intérêt à le rassurer, en lui prouvant qu’il est apte à prendre le poste.
Ce que, pour l’instant, Isabelle n’a toujours pas fait.

Préparer un résumé précis mais succinct de ses expériences (stages ou jobs)
        
Isabelle est sur la bonne voie. Enfin, elle aborde ses expériences de terrain !
Mais elle n’est pas assez précise. Citer ses stages, sans dire en quoi consistait sa mission, ni en quoi ils ont été profitables, ne sert à rien.

        <conseils>
Pour chacune de vos expériences, vous devez préparer une synthèse : les missions que l’on vous a confiées, les compétences et les qualités que vous avez pu mettre en avant, ce que vous avez appris…
Il faut prendre le temps d’y réfléchir avant l’entretien. Tout l’art ensuite est d’en parler naturellement, sans côté « appris par cœur » !

Même les recruteurs gentils vous jugent et vous comparent à d’autres candidats

Isabelle n’aime pas parler de son stage d’observation car elle n’y a rien fait de concret. Elle essaie donc de passer rapidement sur le sujet. Frédéric Gérard, qui ne la sent pas à l’aise, la pousse, en bon DRH qu’il est, à lui donner des détails. Il reste gentil et souriant mais n’en oublie pas moins son travail. Il veut cerner les motivations d’Isabelle, se faire une idée de sa personnalité, évaluer son potentiel. Et quand il sent une faille, il a envie d’en apprendre davantage.

        <conseils>
Attention, les recruteurs peuvent adopter des attitudes diverses
On se les représente souvent sévères, un peu secs. C’est un tort. Un bon recruteur essaiera toujours de vous mettre à l’aise pour que vous leviez vos défenses. Il en apprendra ainsi beaucoup plus sur vous.
D’ailleurs, pendant son entretien, Isabelle ne se méfiera pas assez. Du coup, elle se grillera elle-même en se laissant aller à trop de spontanéité.

Employer un ton ni trop modeste, ni trop assuré
        
C’est bien. Elle parle de sa mission, des résultats obtenus, du devenir de son travail. C’est tout à fait ce qu’on lui demande. C’est très professionnel… mais assez peu modeste, surtout vers la fin!
Elle risque de paraître un peu trop satisfaite d’elle-même, voire prétentieuse…

        <conseils>
En règle générale, attention au ton que vous employez.
N’en rajoutez-pas trop. Testez-vous auprès d’un proche, ou répétez devant votre glace pour voir si ça passe…
En revanche, Isabelle sait faire passer sa motivation, et ça, c’est positif.
Du coup, l’attention de F. Gérard est relancée.
    
Tenir compte du vocabulaire employé dans l’annonce
        
C’est un moment délicat.
 Rappelez-vous, la mention Disponibilité immédiate figure en caractères gras sur l’annonce publiée par SudMéto. Ce critère est donc important.
Isabelle l’a remarqué mais elle n’a pas voulu en tenir compte. Elle s’est dit qu’un arrangement serait possible lors de l’entretien. Or, elle s’aperçoit que son idée n’est pas vraiment du goût du DRH. D’autant plus que sa proposition manque de subtilité… Du coup, son interlocuteur a l’impression qu’on lui force la main et n’apprécie pas vraiment…

        <conseils>
Retenez que, lorsque vous lisez une annonce, tous les termes sont importants. Mais certains sont essentiels. C’est souvent une question de vocabulaire. Apprenez par exemple à faire la différence entre exigé et souhaité, entre indispensable et apprécié…
Votre candidature doit montrer que vous avez bien compris ce qui n’était pas négociable.
    
Savoir parler de ses qualités
        
F. Gérard veut se rassurer et être certain qu’Isabelle peut tenir le poste. Or, elle ne l’a toujours pas convaincu. Rien en dehors de son stage chez Ver’Albi ne lui prouve qu’elle sera opérationnelle rapidement !
Il lui tend encore une fois la perche. Isabelle a alors la bonne idée de parler de ses qualités. Mais, dommage, celles qu’elle choisit ne sont pas vraiment essentielles pour le poste !

        <conseils>
Cette question sur vos qualités est un classique.
Il faut penser à la préparer en choisissant les aspects de votre personnalité qui « collent » le mieux au poste. Mais pas question de vous attribuer des qualités que vous n’avez pas. Et surtout n’affirmez rien sans l’étayer d’exemples pris dans votre vécu.

Savoir parler de ses défauts
        
Les défauts cités par Isabelle sont moins rédhibitoires. Mais attention, le fait d’être bavarde peut nuire à sa crédibilité dans le travail. On image plutôt un DRH posé et réservé.

        <conseils>
Si l’on vous demande de citer vos défauts, choisissez une lacune professionnelle peu importante, due par exemple à votre manque d’expérience. Ou parlez d’un travers personnel mineur, qui pourra facilement être compensé.

Etre crédible lorsqu’on a peu d’expérience

Cette question, concernant les relations avec les syndicats est difficile pour un jeune diplômé.
Et, hélas, la réponse d’Isabelle n’est pas très convaincante. Elle espère cacher son inexpérience en mettant en avant ses qualités relationnelles, mais elle ne trompe personne. Tout au plus donne-t-elle l’impression d’être immature.

        <conseils>
Le mieux est d’avouer simplement sa lacune, puis d’avancer quelques idées, en demandant ce qu’en pense son vis-à-vis.
Si Isabelle avait agi ainsi, elle aurait attiré l’attention sur son honnêteté et sur sa force de proposition.
    
Se méfier de l’humour et des idées toutes faites…

On peut constater à son expression que le DRH commence sérieusement à douter de la valeur de sa candidate. Il achève de la déstabiliser en lui posant une question sur le recrutement d’éléments masculins.
Isabelle essaye de s’en tirer en faisant de l’humour, mais elle tombe à plat.

        <conseils>
En effet, en entretien, il vaut mieux employer l’humour avec précaution, et uniquement lorsqu’on sent que le courant passe…
Et puis, ce ne sont pas ses poncifs sur les soit -disant vertus féminines qui vont arranger les choses. A-t-elle oublié que son interlocuteur est du sexe masculin ?

Avoir des questions à poser, même à la fin de l’entretien

Isabelle a oublié sa liste de questions qui, quoi qu’il en soit, ne lui aurait pas servi beaucoup ! En effet, au cours de l’entretien, M. Gérard a sans le savoir pratiquement répondu à toutes les questions qu’elle avait préparées.

        <conseils>
Encore une fois, pendant l’entretien, prenez des notes
Cela vous donnera, on l’a vu, une contenance, mais cela vous permettra aussi de noter des mots-clefs qui vous serviront ensuite à poser des deux ou trois questions pertinentes !

Aborder la question du salaire
        
Aïe ! Etre en RH et ne pas savoir qu’un salaire s’annonce en brut annuel, c’est un peu fort ! En outre, Isabelle dit vouloir gagner 1300 euros, ce qui est moins que le chiffre minimum proposé sur l’annonce. Elle aurait pu faire ses calculs avant l’entretien. Cela ne fait pas très sérieux.

        <conseils>
-Le salaire s’annonce en salaire brut (avant déduction des charges sociales) et à l’année. Donc, pas de net ni de brut mensuels
-Faîtes-vous préciser si le salaire est versé sur 12 ou sur 13 mois. Ca évite les mauvaises surprises en fin de premier mois
-Enfin, parlez en kilo euro. Un kilo euro, c’est mille euros.
-N’oubliez pas non plus de vous laisser une marge de manœuvre. Si le chiffre énoncé vous paraît faible, demandez à ce qu’il soit revu à la hausse lorsque vous aurez fait vos preuves, dans 1 an ou deux.
    
Savoir conclure l’entretien

Monsieur Gérard s’efforce de sourire mais on voit bien qu’il a hâte d’en finir. Il se lève rapidement, avant même qu’Isabelle puisse s’informer de la suite de la procédure, et se dirige vers la porte.
Du coup, Isabelle est obligée de le faire attendre pendant qu’elle rassemble ses affaires.

        <conseils>
Ayez bien conscience que même les  dernières minutes de l’entretien  sont importantes.
-N’hésitez pas à réaffirmer rapidement votre enthousiasme pour le poste
-Demandez dans quel délai vous aurez une réponse, qui reprendra contact, si il y aura d’autres entretiens
-N’oubliez pas de remercier le recruteur pour son accueil
-Rassemblez rapidement vos documents, prenez congé courtoisement et attendez d’être sorti du bureau pour enfiler votre manteau !